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Foret et filière bois : échanges sur nos pratiques et nos projets alternatifs - Une introduction à l’esprit du réseau

 22 février 2010

Malgré les discours en faveur de l’environnement, la forêt française s’engouffre dans l’économie industrielle. En-dehors de quelques massifs spécialement voués à l’accueil du public ou à la protection de la nature, la gestion forestière est de plus en plus sous la dépendance capricieuse de l’industrie mondiale du bois et de quelques monopoles régionaux.

Les forêts mises en vente (1% du foncier par an) sont rapidement captées par de grands investisseurs (banques, assurances, industriels) qui, par l’intermédiaire de structures de gestion, concluent des contrats d’approvisionnement avec les industriels (ex. scieries consommant 1000 m3/jour). Disposant alors « du marteau et du chéquier », le gestionnaire est dans une position ambiguë. Le volume et les critères techniques de ces contrats d’approvisionnement hypothèquent la gestion durable des forêts, reléguant au second plan leurs fonctions écologiques et sociales voire, économiques. Les écosystèmes et les ouvriers sont mis sous pression pour atteindre des seuils de productivité jugés « acceptables » au regard de critères purement financiers. Les bois parcourent la planète entière, avec le cortège des nuisances maintenant bien connues.

En bref, la forêt privée devient un capital comme un autre, soumis à la spéculation et aux critères de productivité émanant de la pensée boursière. Curieuse évolution pour cet espace de nature mythique et pour ce matériau si noble … Existe-t-il des alternatives ?

Des forestiers, des paysans, des artisans expérimentent des voies novatrices, mais aujourd’hui de manière assez isolée, au point parfois de s’épuiser ou de perdre espoir.

Les forestiers sont des solitaires ; est-ce fatal ? Mettons nos énergies en commun !

Convaincus que la gestion forestière européenne :
- a besoin de sang neuf et d’être à l’écoute des points de vue les plus divers ;
- implique trop peu de personnes pour que celles-ci se nuisent ;
- a besoin d’une identité propre en lieu et place d’une copie des schémas nord-américains et scandinaves justifiés par une nécessité abstraite d’« être compétitif »,

... nous voulons ouvrir un vrai débat sur la gestion forestière dans la société civile, sans tabou et sortant des ornières de l’écologisme naïf et de la défense de l’identité professionnelle ... ... afin de co-construire grâce à tous, des perspectives forestières conciliant environnement, solidarité et développement rural.

Avec le soutien du FEDER :